Le cerisier
Il existe une grande variété de cerisiers : les guignes, les merises, les cerises douces, les cerises acides, etc. L’important est de voir quelles variétés offrent de belles opportunités à une personne installée depuis peu en milieu rural.
Traditionnellement, la production des cerises s’étale sur huit semaines, de mi-mai à mi-juillet. Mais il est possible d’avoir six mois de production de cerises. Le cerisier a des racines superficielles. Il aime les sols caillouteux, le plein soleil, et exige 20 m² de surface s’il est greffé sur franc ou sur F12 (porte-greffe produit in vitro, plus vigoureux que le franc de semis).
La durée de production d’un arbre varie entre 20 et 25 ans, selon le développement variétal et produira, adulte (c’est-à-dire entre 10 et 20 ans), 100 kilogrammes de cerises sur franc (merisier ou F12, mais rien ne vous empêche de greffer sur des portes-greffe qui produisent plus vite ; ces derniers sont de vigueur toujours inférieure – ce qui facilite les récoltes –, mais leur principal inconvénient reste leur durée de vie réduite).
Les variétés canadiennes de cerisiers produisent de juillet à septembre. Elles mesurent entre 2 et 6,5 mètres de haut et sont issues de judicieux et complexes croisements entre Prunus cerasus, Prunus fruticosa, Prunus pensylvanica, Prunus virginiana et Prunus avium. Leurs fruits, très sucrés, pèsent entre 3,5 à 6,5 grammes selon les variétés.
Je vous conseille les variétés suivantes, pour les raisons énoncées entre parenthèses : Carmine Jewel (auto fertile, produit jusqu’à début août), North Star 4M (autofertile, l’un des meilleurs pour le goût très sucré et acide de ses fruits), Sweet September (produit en septembre), Nanking (autofertile), Momma, Carmen, Vega et Sweetheart (produit fin juillet). On peut trouver des variétés exceptionnelles comme le cerisier belle agathe de novembre (ou cerisier de la Toussaint) qui produit de petits fruits ressemblant à la grillote de la fin des gelées de printemps au début de celles d’hiver. Il s’agit d’un arbre à croissance lente, et à port vaguement pleureur. Parmi les cerisiers tardifs, nous trouvons également la cerise tardive du Mans, le bigarreau d’octobre, la tardive de grandchamp, la bonneau (fin août-début septembre), Penny (fin août). Certaines variétés de guignes produisent en octobre des cerises acides (Prunus cerasus).
La plus grosse cerise de type bigarreau fait 35 grammes en moyenne, et se monne Canada Giant. Nous pouvons également vous conseiller le cerisier de Sibérie – également surnommé ragouminier[177] – et le cerisier des sables[178]. Ces derniers forment de petits arbustes d’une hauteur de 1 à 3 mètres et sont très productifs en fruits juteux et charnus (qui arrivent 2 à 3 ans après la plantation). Leurs fruits font seulement 1 centimètre de diamètre, mais ils peuvent se révéler très sucrés et dégagent un parfum agréable.
Les différentes variétés de cerisiers des sables (Sioux, Brooks, Black Beauty et Susquehanae) résistent à des températures pouvant avoisiner les – 30 °C. Elles sont donc recommandées aux montagnards !
Les différentes variétés de ragouminiers (Drilea, Orient, Red Marble et White Ruby) donnent à la récolte des quantités variant entre 3 et 5 kilos de fruits par arbuste. La densité conseillée à la plantation est de 3,5 à 5 mètres sur le même rang, à raison de 5 à 6 arbustes en ligne, soit de 330 à 570 plants par hectare (soit entre 2 500 et 4 500 plants par hectare en haie fruitière).
Enfin, nous ne pouvons faire l’impasse sur l’abricot cerise[179] ou le cerisier Prunus japonica x Prunus jacquemontii qui mûrissent en août et ne dépassent pas la taille du buisson (1 mètre maximum).