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Institut des Libertés
4 horas ·
Bruxit, ou pourquoi et comment il faut sauver l’Europe.

Depuis des mois, je m’en vais répétant partout que la seule solution pour l’Europe consiste à organiser le ‘’Bruxit’’. En fait, nous n’avons besoin ni du Frexit, ni du Brexit ni de l’Ita-uscita mais du Bruxit, ce qui revient à dire qu’il nous faut défaire tout ce qui a été fait en Europe depuis que monsieur Delors est arrivé à Bruxelles comme patron de la Commission en 1985.

Procédons à un petit rappel.

Avant Delors, Bruxelles était un endroit où les pouvoirs nationaux légitimement élus venaient discuter de la meilleure façon de commercer entre eux et comment régler les litiges qui ne manqueraient pas de se produire, sans pour cela procéder à « la mobilisation générale qui n’est pas la guerre ». La Commission n’était qu’un outil technique préparant les dossiers. Mais nul n’avait le moindre doute sur la prééminence des « souverains-élus » locaux sur la technostructure Bruxelloise, la politique de la chaise vide de de Gaulle n’envoyant personne à Bruxelles pendant 6 mois en étant une illustration parfaite.

Après Delors, le Président de la Commission Européenne est invité dans tous les sommets mondiaux, l’Europe se découvre avoir besoin d’un corps diplomatique , des études sont menées pour introduire une monnaie unique, qui est créée, les traités se suivent et ressemblent fâcheusement à des Constitutions qui ont été refusées par les peuples lors des referendum mais adoptées quand même par des parlementaires sans honneur et sans courage, bref les années Delors et celles qui suivent sont celles où la moitié des peuples européens, en Europe de l’est recouvrent leur souveraineté, leur liberté et leur droit à leur identité, avec la chute de l’URSS, tandis que dans l’autre moitié de l’Europe, celle qui était restée libre, on voit des Chirac, des Sarkozy, des Blair, des Brown, des Major vendre la souveraineté de leur nation pour un plat de lentilles au profit d’un projet aussi débile que le fut celui de l’URSS.

Rappelons quelques faits.

En 1945, après la défaite allemande, l’Europe est vraiment au tapis pour le compte. La Grande-Bretagne est ruinée et exsangue, la France au bord de la guerre civile entre communistes et reste du pays, L’Italie et l’Espagne hors du jeu, les Russes à Vienne …

Le futur s’annonce sombre.

Deux idées, toutes les deux fort anciennes, sont alors portées par deux groupes différents comme seules solutions à la rivalité franco-allemande arbitrée par la Grande-Bretagne qui a mis l’Europe à feu et à sang depuis 1789 et qui a fini par détruire le vieux continent.

Le premier représentait ce que l’on a appelé ensuite le « capitalisme Rhénan », c’est-à-dire qu’elle était composée des gens profondément catholiques tels l’Allemand Adenauer, l’Italien de Gasperi, le Français Robert Schuman, conseillés par la diplomatie Vaticane (Pie XII) et tous ces gens se parlaient entre eux en allemand. Le but était de recréer l’Europe du moyen-âge fondé sur le principe dit de subsidiarité : tout ce qui pouvait être réglé à l’échelle locale devait l’être. Si un problème était trop important, il montait à l’échelon suivant, on passait de la paroisse a l’évêché, puis au synode des évêques pour finir à Rome qui était une espèce de cour d’arbitrage qui empêchait la montée aux extrêmes en cas de guerre. Dans le schéma moderne, on remplaçait Rome par Bruxelles et le tour était joué. Le but final était de recréer l’Europe « espace d’expérimentations » pour essayer des formules différentes de gouvernement, aristocratie élective à Venise, royauté centralisée en France, alliance curieuse et sans précèdent historique comme la Ligue Hanséatique, ville- état comme Florence, théocratie comme Rome etc… Chaque « souverain « avait le droit de choisir la solution qu’il préférait ce qui assurait la concurrence des systèmes, mais tous étaient de civilisation Chrétienne. Le principe de base était dans le fond l’Unité dans la Civilisation et la Diversité dans les gouvernements.
Le deuxième entendait revenir à la centralisation qui avait fait la force de l’Empire Romain, le spectre qui hante l’Europe depuis bien longtemps. Là, le but était de créer une Europe « puissance », non pas géré à partir de la base, mais à partir du sommet par une classe de gens non représentatifs des diverses nations mais tous attachés à la gloire de la puissance centrale. Il ne s’agit en rien d’une Europe de la diversité, mais d’une tentative, une de plus, après Charlemagne, Charles Quint, Louis XIV, Napoléon, Hitler, Staline de recréer une Europe puissance sur le modèle de l’Empire Romain. A l’origine de cette idée, toute une école de pensée tirée par Jean Monnet, qui haïssait la Démocratie et la Nation.
Inutile de souligner que Delors depuis toujours était un ardent partisan de cette façon de voir et quand l’Allemagne se réunifia, il vit l’ouverture, fit jouer la peur d’une domination allemande sur le reste de l’Europe et se précipita pour imposer l’Europe-État, puissance non démocratique dont il rêvait depuis toujours.

Et c’est là que commencèrent tous les abandons de souveraineté et la marche inexorable vers ce qu’il faut bien appeler le « centralisme non démocratique » que nous subissons aujourd’hui. Création de l’Euro, Cour Européenne de Justice, Commission européenne à la fois pouvoir législatif et exécutif, Cour des Droits de l’Homme, supériorité du Droit Européen sur les Droits Nationaux, perte de contrôle et sur nos frontières et sur nos contrôles aux frontières, Cour de Justice Pénale internationale à La Haye, que sais-je encore…

Le but était de remplacer la démocratie représentative, qui trouvait sa légitimé dans le fait que l’on pouvait virer les incompétents de temps en temps, par une technocratie non élue qui trouvait sa légitimité dans la décision de juges qui ne représentaient encore et toujours qu’eux-mêmes. L’Europe grâce à monsieur Delors est devenue de fait un gouvernement des Juges soutenant une technocratie. Et le principe de base de cette construction monstrueuse est ce que Jean Monnet, encore lui, appelait l’effet de cliquet, que l’on peut résumer comme suit : dès qu’un pouvoir ou une souveraineté a été transférée vers le centre, elle ne peut plus jamais revenir en arrière. Le mouvement d’abandon de pouvoir ne peut aller que de la périphérie vers le centre, mais JAMAIS du centre vers la périphérie. Tout pouvoir abandonné par un Peuple est abandonné pour toujours.

Cette Europe-là, haïssable entre toutes, est en train d’échouer piteusement et pour l’instant, cela ne se passe pas dans le sang ce qui est une bonne chose. Car les Peuples ne veulent abandonner ni leur Identité, ni leur Souveraineté et le clash entre les Peuples et la Nomenklatura non élue ne fait que s’amplifier. Brexit, Gilets Jaunes, Orban, Salvini, Vox, partout les Peuples grondent et seuls les media et la classe technocratique n’entendent rien.

Et depuis toujours, je pense et je dis que la rupture se produira à cause de l’Euro et de l’effet de cliquet que j’ai décrit un peu plus haut.

Je m’explique.

Un jour l’Euro va sauter. Déjà, il est en survie artificielle, déjà son maintien en soins intensifs appauvrit tous les retraités dont les pensions ne peuvent que baisser puisque les taux d’intérêts sont négatifs. Les Pays Bas viennent d’annoncer que les retraites ne pourront être servies au niveau attendu par les retraités et qu’elles vont baisser à partir de l’an prochain, alors même que ce pays est le plus riche de la zone Euro et que ses fonds de retraite étaient largement capitalisés.

Si c’est le cas chez les Bataves, imaginez ce qui va se passer en Italie, en France ou en Espagne.

Les taux négatifs, comme je ne cesse de l’écrire depuis un grand moment, détruisent partout en Europe l’épargne longue et avec cette destruction disparait la possibilité de prendre sa retraite. Le Président « en même temps » essaie de faire croire aux Français que leur système de retraite peut être reformé alors qu’il n’en est rien, puisque la rentabilité de l’épargne est négative. De Gaulle disait qu’en politique, le difficile n’était pas de choisir entre une bonne et une mauvaise solution mais entre deux mauvaises. Nous sommes arrivés, hélas, au moment que je craignais entre tous, et où il va falloir choisir entre nos systèmes de retraite et l’Euro, et notre Roi-enfant (malheur à la Ville dont le roi est un enfant) a choisi l’Euro. La révolte du peuple ne fait donc que commencer.

Et c’est là que les choses vont se gâter. Car les fous qui ont créé l’Euro ont inscrit dans les traités créant ce monstre financier que si l’un des pays sortait de l’Euro, alors il sortait aussi automatiquement de la construction Européenne, ce qui chacun en conviendra est une merveilleuse application de l’effet cliquet. On ne peut s’empêcher de penser à l’enfer de Dante : ‘Vous qui entrez ici, perdez tout espoir »

Et là, je crains le pire

Car si l’Italie venait à sortir de l’Euro avec le retour de monsieur Salvini aux affaires début 2020, ce qui me parait très probable, l’Euro viendrait à disparaitre immédiatement et toute la construction politique et économique qui avait été faite du traité de Rome en 1956 à l’arrivée de monsieur Delors en 1995 disparaitrait également et ce serait un désastre, un vrai. J’imagine déjà l’arrivée au pouvoir des Mélenchon de droite et de gauche qui nous proposeraient pour la France le modèle Vénézuélien ou Cubain comme alternative et l’Europe se retrouverait instantanément dans une période aussi stupide que celle qui a suivi la guerre de 1914. Et je n’ai pas le moindre doute que tous ces bienfaiteurs de l’Humanité nous expliquerons alors que l’Europe ayant été une construction libérale, la solution sera de revenir à l’étatisme et au protectionnisme pur et dur et que pour atteindre ce but, il leur faut accaparer plus de pouvoir.

Et ce raisonnement s’appuiera sur un mensonge. L’Europe de 1956 à 1985 était une construction libérale, cela est vrai.

Depuis 1985, toute la construction européenne a été faite contre la démocratie et contre le marché libre. Le coup d’État organisé par messieurs Delors, Trichet… a été fait au profit du capitalisme de connivence organisé autour de groupes de pression à Bruxelles et le but n’était en rien d’aboutir à plus de liberté mais d’organiser le système économique au profit du grand banditisme.

Il me semble donc que chaque élu, chaque groupe de réflexion devrait commencer à réfléchir dès maintenant sur la marche à suivre lorsque l’Euro disparaitra, car il disparaitra comme l’URSS a disparu, et pour les mêmes raisons.

Il faudrait que ces groupes de réflexion contactent des groupes similaires qui se créeraient dans d’autres pays et tout ce joli monde devrait réfléchir à la façon de revenir vers ce qui a existé avant Delors, c’est-à-dire vers une construction européenne fondée sur la suprématie de la souveraineté nationale et sur le respect de l’identité de chacune des populations.

Pour cela, il faut abolir la Commission, qui est une monstruosité constitutionnelle, remplacer le Parlement Européen par la possibilité pour chaque pays d’avoir des referendum d’initiative populaire dès qu’une question touche de près ou de loin à la Souveraineté Nationale, abolir les cours de justice européenne qui n’ont pas lieu d’être, restaurer la prééminence des droits nationaux, interdire aux états de détenir ou de subventionner des organes de presse, interdire que ces groupes de media soient détenus par autre chose que par des actionnaires individuels, en bref, enlever leur pouvoir aux capitalistes de connivence et à leurs valets dans les media, pour le rendre aux citoyens. Il faudrait également au niveau européen interdire l’usage de la dette et des déficits budgétaires qui ne sont que des impôts qui seront prélevés au profit des générations actuelles et au détriment des générations à venir puisque c’est elles qui devront la rembourser alors même qu’elles n’auraient jamais voté ces impôts.

Je n’ai pas le moindre doute que si nous allions dans cette direction, alors la Grande-Bretagne redemanderait immédiatement de revenir en Europe et que l’Europe redeviendrait la lumière du monde.

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Retour à l’anecdote de Roland Dumas, obtenue de la bouche de François Mitterrand.

« On a besoin d’autant d’argent parce que la propagande, la “com” ont pris le pas sur les idées. Il faut flatter le peuple dans d’immenses meetings, avec des milliers de drapeaux et des écrans géants sur lesquels le candidat se prend pour une rock star. De Gaulle n’avait pas besoin de ça, Mitterrand non plus.

Quand il s’est présenté pour la seconde fois, je m’étais intéressé de loin à ces questions. Il m’avait confié : "Je n’ai rien à dire, l’argent arrive à flots." Il en était fortement étonné mais ne touchait à rien. "Ça" venait des grandes sociétés, des amis et de certains États africains. Je puis témoigner que l’on ne demandait rien. L’Afrique passait souvent par moi. Par d’autres aussi. Ceux qui apportent se "placent" évidemment et attendent des faveurs futures. Ceux-là, d’ailleurs, arrosent les deux camps ! Plus qu’amoral, c’est immoral et contraire à tout principe.

On savait qu’Elf était la pompe à fric, la pompe "Afrique", des grands partis politiques français, à commencer par les gaullistes. C’est ainsi que les gouvernements nommaient à sa tête des types sûrs. Quand Mitterrand a voulu changer le PDG, il n’a pas pris, comme c’était l’habitude, un major de Polytechnique ou un inspecteur des finances, , mais Loïk Le Floch-Prigent, qui sortait d’une école d’ingénieurs. À sa nomination en 1989, il est venu trouver le Président pour lui demander ce qu’il convenait de faire pour tous ces financements. Il lui fit cette réponse : "Ne changez rien, faites comme par le passé, mais soyez équitable". »

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